Le Devoir – L’exploitation encore au rendez-vous pour la rentrée

Le Devoir – L’exploitation encore au rendez-vous pour la rentrée

Lettre d’opinion – Victoria Vieira

Nous sommes une centaine dans la salle. L’effervescence est telle que la rencontre destinée à nous présenter les modalités du stage peine à débuter ; la fébrilité collective est palpable. L’ambiance se transforme abruptement lorsqu’une première main se lève afin de poser la question qui brûle toutes les lèvres : « Comment allons-nous réussir à joindre les deux bouts ? »

L’inquiétude d’avoir à subvenir à nos besoins tout en consacrant 35 heures par semaine de notre temps à un stage non rémunéré est générale. C’est à ce moment que les étudiantes mesurent l’ampleur des défis qui les attendent pour 16 semaines en raison des inégalités inhérentes à ces stages, qui sont encore présentes pour une énième rentrée.

La tension monte, les questions fusent. « Devons-nous payer des droits de scolarité en étant en stage ? » Bien sûr, 1500 $.

« Sommes-nous soutenues financièrement pour l’essence que nous devons utiliser afin de nous rendre à nos milieux de stage ? » Non.

« Mon stage est à 40 minutes de chez moi. Je vais donc devoir payer toute cette essence ? » Oui.

« Mon ami en génie est payé en stage, pourquoi pas nous ? »

Malaise.

Les étudiantes prennent soudainement conscience du problème, et ce, devant un personnel enseignant tout aussi démuni. Le sentiment d’impuissance est partagé par toutes et tous dans la salle.

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